From: elisa azogui

Podcast : Nicole « c’est quelque chose la vie »

Il est 14h, ma robe est mouillée par mon maillot de bain que je n’ai pas changé en remontant pour le déjeuner. Je vois le soleil se refléter sur la mer, sous le volet à moitié descendu de la baie vitrée. Il fait encore trop chaud pour redescendre à la plage et j’aurais bien fait une sieste mais je suis venue quand même la voir.

Nicole est assise dans son fauteuil, elle tourne le dos à la fenêtre, c’est pour ses yeux, elle voit mal maintenant et elle a même gardé ses lunettes de soleil. Elle porte une robe qui fait plus jeune qu’elle mais dont on ne devine plus la forme. Son appartement semble figé dans un temps ou le vert et le orange étaient à la mode. Il y a toujours quelque chose de désuet, de laissé pour compte, dans les appartements des personnes âgées. Comme si tous les objets qui ne servent plus à rien ni à personne s’étaient arrêtés eux aussi. Il y a bien quelque chose qui s’arrête dans la vieillesse. 

Je sais d’ailleurs qu’elle va commencer par se plaindre de son âge : « J’ai 95 ans, c’est quelque chose”. Puis elle se plaindra des autres qui ne la comprennent plus, tous ces gens que je ne connais pas mais dont les prénoms me sont devenus familiers au fil des années. 

Je connais aussi par cœur  les mots qu’elle va utiliser. Les “à quoi bon”, les “je me demande bien ce que je fous encore là”, les “que veux tu ?”. Elle va faire le tour de ses morts et utiliser toutes ces expressions funèbres qui lui tirent pourtant ce sourire enfantin au coin des lèvres. Elle me regarde complice, je souris. Elle sait très bien que la mort n’est pas pour elle, pas tout de suite, mais il faut bien la flatter si elle veut qu’elle la laisse tranquille !

Je passe voir Nicole tous les jours quand je suis à Palavas-les-Flots. J’ai découvert Palavas quand ma mère s’est remariée, car mon beau-père a un appartement avenue Saint-Maurice, qui donne directement sur la plage. “Il n’y a même pas une route entre la plage et notre résidence, ça n’existe plus ça”, répète-t-il fièrement quand il parle de l’investissement immobilier de sa famille qui a acheté le terrain quand la mairie a décidé d’assécher les marais. 

Nicole, dans cette vie palavasienne où le soleil se couche sur les marais et se lève sur la mer, est devenue mon rituel quotidien. J’ai toujours aimé parler avec les personnes âgées. Je ressens pour eux une empathie presque obsessionnelle. Je me sens poursuivie par une obligation de m’occuper d’eux, de leur plaire et de leur faire plaisir. Je suis précautionneuse avec la vieillesse, je prends des pincettes avec elle et j’y mets beaucoup de culpabilité. J’ai toujours peur de blesser en montrant des désirs qui font partie de ma jeunesse et qui me détournent d’eux, de leur place de spectateurs passifs d’un monde qui tourne. Alors j’arrête de tourner, je m’assigne à leur résidence. 

Et depuis plus de 10 ans, c’est chez Nicole que j’ai fait ma résidence, le matin avant la plage, à l’heure de la sieste et de temps en temps après la douche. Je la retrouve désormais souvent quand elle est couchée dans son lit. Elle a froid. En même temps, 95 ans c’est quelque chose. C’est toujours quand elle est dans son lit que je l’enregistre, elle se tient toute droite, les mains sur son ventre souvent douloureux. Je remarque qu’elle ne bouge jamais quand elle est allongée, il y a bien quelque chose qui s’arrête dans la vieillesse.

Mais sa tête à Nicole ne s’est pas arrêtée, c’est pour ça que j’ai décidé de l’enregistrer cet été là. J’adore les anecdotes de Nicole mais ce que je préfère c’est être là quand elle les raconte. Elle redevient actrice. Tout se remet en mouvement. Je la vois petite fille aimée par ses parents prendre le bus dans des patelins perdus d’Alsace, jeune fille sur son vélo fuir les bombardements, jeune femme amoureuse et teigneuse dans le restaurant familial de Montpellier. Tout est là, dans sa voix, dans ses regards, dans son sourire. Elle reprend corps quand elle raconte le passé et son passé existe sous mes yeux. 

Nicole m’a ouvert les portes de la mémoire. J’avais commencé un travail sur ma famille grâce auquel j’avais interrogé mes parents et utilisé des enregistrements de ma grand-mère qui chante en arabe. Je voulais aller sur les traces de mon héritage mais j’étais ancrée dans le présent. Je cherchais à répondre à des questions sur ma génération, ma quête identitaire, sur ce que je pouvais transmettre. J’étais allée trop vite, j’avais pris des raccourcis. J’ai compris plus tard que le chemin que je traçais était bien plus complexe.

Nicole m’a amenée à la grande Histoire et aux destins juifs qui s’y confrontent sans cesse. Elle a peut-être été la première grand-mère que j’ai pris le temps d’écouter, de garder avec moi pour réunir ces moments qui restent d’une vie entière, comme des pièces de puzzle que j’assemble pour former une mémoire. J’étais arrivée trop tard pour une partie de puzzle avec mes grands-parents, mais elle allait être le début de nombreuses rencontres et de mon pèlerinage à travers le passé des autres.

Elle ne me donne pas sa date de naissance. Elle me répète son âge, ses 95 ans, mais sa date de naissance je sens qu’elle la garde pour elle. Ou peut-être qu’elle ne s’en souvient pas. De toute façon, je ne suis pas trop à cheval sur les dates, je laisse le droit à l’oubli. Ce n’est pas ce que je viens chercher dans la mémoire des autres. Moi ce qui m’intéresse, c’est ce qui reste des souvenirs, des émotions, je cherche les expressions qui se répètent et qui me permettent de toucher à l’intime dans lequel se dévoile toujours l’universel. 

Ce podcast a été enregistré en 2019 et Nicole est décédée en 2022 mais sa voix et son récit résonnent toujours.
Elisa Azogui-Burlac

« À l’écoute », le podcast de la Fondation Casip-Cojasor

« À l’ écoute » est le podcast de la Fondation Casip-Cojasor, produit et réalisé par Milim. Ce rendez-vous mensuel vous permet de découvrir les coulisses de la Fondation à travers les voix des personnes qui la font vivre.

Ce premier épisode retrace l’histoire du Casip-Cojasor depuis sa création au début du 19ème siècle, en même temps que le Consistoire. L’historienne Laura Hobson-Faure revient sur les moments-clés de la philanthropie juive française, notamment l’accueil des réfugiés d’Europe de l’Est, l’aide humanitaire après la Shoah ou encore l’accueil des exilés séfarades. La directrice générale du Casip-Cojasor, Karène Fredj, et le directeur de la communication et du fundraising, Laurent Dorf, détaillent les grandes lignes de l’action de la Fondation Casip-Cojasor aujourd’hui.

L’Arabe du Futur de Riad Sattouf : en quête de soi

Quand j’ai terminé le Tome 5 de l’arabe du Futur de Riad Sattouf, je me suis demandée comment j’allais attendre la suite. Comme une folle, je me suis mise à faire des recherches sur internet, à parcourir les biographies de Riad, à lire toutes ses interviews, et à regarder les vidéos dans lesquelles il intervenait.

Je voulais continuer mon chemin avec cet enfant blond et chétif qui dessine si bien, avec cet ado maladroit qui n’y arrive pas vraiment. Je voulais repartir en Bretagne chez sa grand-mère, j’avais peur pour lui, pour son frère, peur de son père et j’appréhendais qu’il retourne en Syrie avec lui.

Riad Sattouf réussit ce tour de force en ne parlant que de lui et de son enfance, à nous renvoyer constamment à nous-même. L’arabe du Futur soulève de nombreuses questions très profondes comme l’identité, la violence, la sexualité et les liens familiaux mais ces questionnements restent en suspens, ils ne se lisent qu’entre les lignes et deviennent finalement au long de la lecture des quêtes intimes du lecteur plus que de l’auteur lui-même. Ruez-vous sur le Tome 6 !

L’Arabe du futur, une jeunesse au Moyen-Orient (1978-2011) Riad Sattouf, Allary Editions, Novembre 2022

Elisa Azogui-Burlac

Podcast « Sur nos roots » : la jeunesse juive de France en quête de ses origines

Le weekend du 11 novembre 2022, s’est déroulé à Lyon un grand rassemblement de la jeunesse juive engagée en France. Organisé par le FSJU, ce séminaire NOÉ a réuni 150 responsables associatifs venus de la France entière. Elisa Azogui-Burlac et Myriam Levain, cofondatrices de Milim, ont échangé avec certains d’entre eux à l’occasion d’une masterclass sur la question de la transmission entre générations. De cette conversation, est né ce podcast de témoignages personnels sur les héritages familiaux, reflétant la diversité du judaïsme français, et les questions auxquelles est confrontée la jeune génération aujourd’hui.

Non, une biographie n’est pas posthume !

Il y a une crainte chez les personnes qui commandent la biographie d’un de leurs proches. Ils sont gênés. Ils n’osent pas leur parler tout de suite du projet. Ils reculent un peu avant de se décider. Ils cherchent par exemple le “bon moment pour en discuter”.

Derrière ces réticences, il y a la peur : en disant à l’autre “Transmets-moi ton histoire”, ils ont le sentiment de lui demander d’écrire son épitaphe. Ils se réfèrent à un futur où l’autre ne sera plus et cette démarche semble ouvrir une discussion sur la mort prochaine de la personne.

Comme si cette parole “Transmets-moi ton histoire” était performative et conduisait directement à cet “avant qu’il ne soit trop tard”qu’ils ont en tête. Comme si, finalement, la transmission ne pouvait se faire que du mort au vivant, que la mémoire ne pouvait s’écrire qu’au passé.

Alors bien entendu, dans tout travail de mémoire et de transmission, il y a l’idée de laisser une trace plus longue que nos lignes de vie. La biographie n’y échappe pas. Mais écrire une biographie n’est pas un projet posthume et chaque histoire que nous avons entendue nous conforte même à penser le contraire. C’est du vivant au vivant que se transmettent les plus belles histoires.

Le regret de nombreuses personnes que nous avons enregistrées est justement de n’avoir pas assez questionné leurs proches quand ils étaient plus jeunes. D’avoir été passifs dans cette transmission inter-générationnelle et de ne pouvoir compter aujourd’hui que sur leurs souvenirs pour transmettre à leur tour.

“J’ai le sentiment d’avoir été injuste, de pas avoir été suffisamment présent avec mes grands-parents, de ne pas avoir accordé suffisamment de place à mes parents quand c’était possible, ça me torture car c’est irrémédiable, c’est irréversible.”

Effectivement, cette parole “Transmets-moi ton histoire” est performative. Elle ouvre une nouvelle conversation avec l’autre, elle délie et délivre de certains enjeux familiaux, elle dit à l’autre “J’accepte ton récit ». Elle engage ainsi un nouveau dialogue, qui n’est d’ailleurs  jamais trop tôt à avoir.

Elisa Azogui-Burlac

Leur patient préféré : Psychanalyse et héritage familial

La journaliste Violaine de Montclos a demandé à des psychanalystes de choisir leur patient préféré et de raconter la thérapie qu’ils ont suivie et qui a bouleversé parfois leur propre pratique. Un livre passionnant qui questionne la place de nos héritages familiaux. 

C’est un recueil de 17 nouvelles qui met en scène deux personnages principaux, le psychanalyste et le patient. On passe d’histoire en histoire, de vie en vie et de “cas” en “cas”. Et dans ce jeu de miroir et de transfert qui se met en place, on découvre un fil conducteur, celui de l’héritage familial. L’héritage familial, presque comme socle primitif de la pensée psychanalytique. Et si tout, nos vies, nos constructions, nos échecs prenaient racine là, dans nos histoires de famille ?

Pour le patient, cet héritage reste inconscient, inaccessible, il est encore non révélé. La transmission devient une formule magique prononcée sur le berceau, qui l’entraîne dans un destin parfois tragique dont il n’a pas la maîtrise.

Le petit Martin, obsédé par le chiffre 46 qui est à la fois l’année de décès de son grand-père et de naissance de sa mère. Gretel dont le poids d’un secret familial pèse sur les jambes de sa petite fille qui ne peut plus marcher et Laure coincée dans l’exil de sa mère. 

Pour le psychanalyste, qui a déjà fait cette quête des origines et qui en connaît le sens, son héritage familial devient une boussole, un point de repère qui va servir le transfert pour accompagner le patient dans sa propre recherche et changer ainsi son destin.

Enfin, pour le lecteur, qui à travers l’écriture de Violaine de Montclos assiste au dévoilement de ces doubles histoires qui se répondent, une interrogation s’ouvre. Et si tout prenait racine là, dans nos histoires de famille ?

Leur patient préféré, Violaine de Montclos, Editions Stock, 2016

Elisa Azogui-Burlac

Une histoire de famille juive tunisienne

Je me suis toujours définie comme une séfarade freudienne. Il faut que j’ajoute Freud, un bon ashkénaze, et donc le travail de psychanalyste de ma mère, pour justifier mon identité séfarade. C’est comme un nom de famille, que je compose pour le rendre plus noble : “Ne vous méprenez pas, le nom ne fait pas le rabbin!”  Slama Freud, ça sonne quand même mieux que Slama tout court.

Elle est d’ailleurs là, l’histoire tunisienne de ma famille, dans cette particule invisible, dans ce récit qui nous anoblit et qui nous différencie des autres séfarades: les juifs d’Afrique du Nord contre lesquels on m’a mise en garde depuis que je suis enfant. Une injonction compliquée pour la juive d’origine marocaine et tunisienne que je suis…

Ils se sentaient si français, ceux de ma famille tunisienne. De leurs prénoms jusqu’à leurs engagements, ils avaient les codes de la bonne bourgeoisie française.  Dans mes yeux d’enfant, je les voyais d’ailleurs comme ça, des bourgeois. Les images de leur arrivée à Sarcelles et de leur petit appartement proche de la gare du Nord, s’étaient effacées derrière notre récit familial. 

C’est en cela que le travail de mémoire ressemble au travail psychanalytique. Je n’allais pas abandonner Freud si facilement! En interrogeant ma famille sur son histoire et sur mes grands-parents, que j’ai peu connus, je bouscule mes représentations, je les dé-construis et je change le décor de ma mémoire que je confronte à la grande Histoire, celle de la colonisation au Maghreb et de l’immigration des juifs d’Afrique du Nord en France dans les années 60. 

Le roman familial

Selon le roman familial, mon grand-père, Roger Slama, était le plus bel homme de Tunis. Moitié grana, moitié berbère, il avait étudié au Lycée Carnot et avait reçu une éducation française classique. C’était aussi l’un des fondateurs d’un cabaret nommé le Phalène. Il voulait être acteur, il en avait la beauté, il deviendrait avocat. 

En 1941, il fuit la Tunisie pour échapper aux camps de travail forcé et rejoint De Gaulle et la résistance à Londres, où, selon ses dires, il poursuit surtout sa “vie de cabaret” entouré des femmes sans hommes, alors mobilisés. 

Après la guerre et un premier mariage, il épouse ma grand-mère Nelly Sarfati, la plus belle femme de Tunis, qui, amoureuse, lui avait écrit des lettres tous les jours depuis son départ à Londres. Vous allez dire que j’exagère, que je fais la “tune”, mais c’est la vérité, les photos attestent de leur beauté.

Nelly vient d’une famille de juifs tunisiens traditionnels et aisés, marchands de tapis au souk de Tunis. Comme le raconte mon oncle, le père de Nelly, Fraji sur les papiers officiels que j’ai retrouvés plus tard, était “presque rabbin”. Il priait tout le temps, surtout depuis qu’il avait perdu son fils aîné pendant la guerre, tombé malade alors qu’il était en camp de travail. Il interdit à ses filles de s’instruire et à Nelly de passer le baccalauréat car selon lui, aucun homme n’épouse une femme cultivée. 

Des années plus tard, en épousant mon grand-père Roger, ma grand-mère Nelly change de statut. Elle abandonne l’arabe qu’elle parle avec sa famille mais qu’elle ne parlera jamais avec ses enfants, et devient française, puisque Roger a été naturalisé en 1936. 

Avant d’émigrer en France, ils vivent avenue Kléber, au coin de la rue Lafayette dans un grand appartement. Mon grand-père est devenu magistrat français, mais après quelques années, il a été détaché au Tribunal de Tunis. 

De son enfance en Tunisie, ma mère me raconte ses balades au Saf Saf à la Marsa, mon oncle et ma tante, le sentiment de liberté qu’ils avaient, à vivre dehors, au soleil, entourés, les grands repas de famille avec les frères et sœurs de Nelly, les trois mois d’été dans la maison sur une plage proche de Carthage. 

La France

En 1962, c’est le départ pour la France. Le contrat de mon grand-père en Tunisie n’est pas reconduit, suite à la guerre d’Algérie selon ma mère. Il est français, travaille en France, il faut partir. Pour Roger, c’est un départ sans nostalgie. Lui qui se sent français avant tout, est heureux de rejoindre Paris, la ville des sept paradis comme il l’appelle, faisant référence aux sept champs de courses de la capitale.

Du départ, ils n’en parlent pas entre eux. C’est dans l’ordre des choses. Ce qui les marque par contre, c’est Sarcelles. Ils pensent rejoindre un Paris fait de dorures, les voilà pour trois ans dans un Sarcelles en construction. C’est l’hiver 62, un hiver terriblement froid dont les immigrés se souviennent. Ma grand-mère tombe alors dans une grande dépression.  Elle, si coquette et sophistiquée, se laisse aller. 

Ma mère, qui a 9 ans à son arrivée en France, me raconte qu’à ce moment-là, elle développe elle-même la phobie des ponts qui s’effondrent quand elle prend le train. Je trouve l’image intéressante, y a-t-il des exils, des passages de ponts d’un pays à un autre, sans effondrement? Nelly ne retournera jamais en Tunisie, le pont s’est bien effondré. 

Ma mère vit une vie parisienne, au rythme de l’après-Mai 68. Elle se marie finalement avec un juif marocain, une déception pour ses parents, qui voulaient l’assimilation à tout prix. Pour sa famille, le judaïsme n’est plus vraiment leur problème. D’ailleurs, ils ne parlent jamais de mon grand-père sans évoquer son athéisme militant. Quant à la Tunisie, c’est un paradis perdu d’avance. Mais l’injonction de devoir être une séfarade différente des autres est restée. 

Ma mère se marie d’ailleurs plus tard avec un juif français, un Marx.  À la fin de notre entretien, elle me dit fièrement, “mes parents auraient été contents que je sois avec un Marx, même s’il est juif”. La particule est ajoutée, fin de l’histoire vous me direz ?

Mais l’histoire ne s’arrête pas là, heureusement! Elle passe par moi, par ma génération et les suivantes. La transmission nous donne ainsi un droit de regard sur la mémoire. C’est une autre époque et je ne cherche plus à composer mon nom ou à composer avec mon nom. Et Freud n’y est d’ailleurs pas pour rien.

Elisa Azogui-Burlac