Le témoignage biographique, un travail d’équilibriste

C’est un exercice d’équilibriste que de recueillir un témoignage biographique. Il faut en dire le maximum, mais il ne faut pas non plus en dire trop -en tout cas rien que ne pourrait regretter le ou la principale intéressée. Et il ne faut surtout pas en dire trop peu. Comment restituer la vérité d’un être qu’on vient de rencontrer ? Comment entrer dans l’intimité de familles qui ne sont pas les nôtres tout en restant à notre place de « passeuses » de parole ? C’est sur ce fil que nous marchons chez Milim, quand nous interrogeons vos proches pour en faire un podcast et un livre à transmettre à leur famille.

Nous vivons des moments intenses avec ces personnes dont nous recueillons le témoignage : il n’est jamais anodin de revenir sur les instants forts d’une vie, qu’ils soient heureux ou malheureux. Le temps de quelques entretiens, nous devenons des confidentes, des psys d’un jour ou bien des accoucheuses d’anecdotes enfouies dans les recoins d’une mémoire. Ce sont précisément ces moments qui rendent chaque parcours unique, et qui justifient que chaque vie soit racontée. C’est une grande joie pour nous de vous aider à construire ces récits, même s’il ne nous est pas toujours facile de décrire à quoi ressemblent nos journées de travail. C’est peut-être aussi bien comme ça : de cette alchimie mystérieuse naît la transmission de vos histoires. 

Elisa Azogui-Burlac et Myriam Levain